Paroles

Cet espace se veut comme le « brave space » de Reboot, ou espace d’encouragement. Un endroit où vous lirez des paroles à la première personne qui témoignent d’une expérience sociale vécue. Ces paroles sont le reflet de pratiques et expérimentations au sein d’un ou de plusieurs ateliers Reboot. Elles racontent des cheminements personnels, des prises de conscience, des reboot… Chaque témoignage porte, en creux, la trace de moments suspendus, d’espaces partagés, de moments de possible vulnérabilité, de curiosité, de réconciliation ou de courage. Mises bout à bout, ces voix dessinent les contours d’une transformation sociale en cours – intime, collective, et profondément humaine.

Constance

Reboot a transformé ma manière de travailler, surtout dans des contextes pédagogiques. J’accorde plus d’importance et de soin : à la façon dont je me présente, de poser un cadre clair dans un groupe, à la question de comment commencer une « intervention/atelier », de déconstruire mes automatismes de « sachante », de proposer des rituels de célébration pour amener du plaisir dans nos pratiques.

Laura

J’aime transmettre pour être dans l’échange, apprendre autant sur moi même que sur l’autre, développer des relations transculturelles et transversales, et toujours questionner la posture, vite hiérarchique, que sous-entend le fait d’enseigner, d’être la personne « sachante ». Je me sens extrêmement chanceuse de faire partie de ce projet qui m’a beaucoup touché émotionnellement et intimement (en tant qu’ancienne élève, en tant qu’artiste et pédagogue, créatrice, porteuse de projet, et co-directrice de festival).

Sarah

Reboot est un miroir. Il me permet de déconstruire mes modèles d’enseignement, de remettre en cause des évidences. Je revisite chaque moment pédagogique que j’ai traversé, chaque élève que j’ai accompagné, repasse les instants de transmission : ceux où je pensais avoir réussi, ceux où je pensais avoir échoué. Ce travail d’introspection me confronte à ma posture : qu’est-ce que j’incarne, en tant que pédagogue ? Qu’est-ce que je transmets, au-delà du cirque ?

Ophélie

Mon voyage Reboot me questionne sans cesse, me nourrit, me (re)charge, me transforme, dans mon parcours personnel de pédagogue, d’artiste et de chercheuse. J’y vis des espace-temps emplis d’énergies positives, lesquels nous permettent de travailler collectivement à créer de meilleures versions du monde de la pédagogie, plus douces, bienveillantes, attentives, inclusives.

Agathe

J’ai senti que nous étions d’accord pour une douce révolution, d’accord pour dégager les autoritarismes, les injonctions, les dominations, d’accord pour dire qu’on ne savait pas mais qu’on pouvait faire. Pendant trois ans, Reboot a lentement infusé toutes mes pratiques : mes relations aux personnes que j’accompagne pas ma pédagogie, mes envies de cours, d’atelier, des expérimentations pédagogiques plus ou moins réussies, mes projets artistiques. Reboot m’a appris sur mes limites, sur ce que je ne pouvais plus tolérer, sur les cadres que je voulais poser.

Yaëlle

Aujourd’hui, une étudiante m’a demandé d’être plus autoritaire. Je lui ai demandé ce que signifiait sa demande ? Nous avons dialogué, et j’ai accepté de modifier ma posture en étant beaucoup plus directive et exigeante. Demain, ce sera différent, rien n’est jamais acquis.

Constance

J’ai parfois l’impression que Reboot a toujours existé ! Je vois Reboot comme un blob (organisme unicellulaire) qui influe et traverse mes différentes identités : ma vie professionnelle (artiste, porteuse de projet, interprète, pédagogue) et ma vie personnelle. Reboot est pour moi avant tout un laboratoire d'auto-réflexivité collective qui a diffracté mes certitudes, un espace-temps où l’on se pose des questions, sans toujours y apporter des réponses : Comment on commence ? Comment on finit ? Comment poser le cadre, faire un rituel de fin ? Comment décloisonner les espaces dès la mise en corps ? Est-ce qu’on observe des espaces de pouvoir ? Qu’est-ce qu’on observe sur l’organisation des espaces ? Les endroits de pouvoir : la posture, se présenter, la parole, le bruit/les sons, le vocabulaire, le non-verbal, les retours etc… Qu’est-ce que veut dire sortir de sa zone de confort ? Est-ce un passage obligatoire ? Pourrait-on le nommer autrement ?

Ma posture d’artiste-pédagogue se situe entre apprendre et transmettre. Grâce à cette posture privilégiée, j’ai pu tester des choses avec un filet de sécurité, j’ai pu me tromper, dire que je ne savais pas… J’ai senti depuis le début une grande confiance qui m’a accompagnée durant toute cette traversée rebotienne. Au début de l’aventure, j’ai été très impressionnée d’être intégrée à un groupe de personnes plus expérimentées, plus âgées que moi. Dans une logique (peut-être de productivité), je me suis demandée ce que j’allais pouvoir apporter au projet. De cette question en a découlé une autre : suis-je légitime au sein de l’entité Reboot? Et je dirais que la notion de légitimité à traverser de manière fluctuante mon aventure rebootienne. Aujourd’hui, je peux dire avec certitude que le projet m’a renforcée et me permet d’être plus outillée et préparée à intervenir seule en milieu « hostile ».

J’ai été surprise d’expérimenter des manières d’échanger et de relationner assez horizontales. J’ai senti que ma parole, mon avis, mes questionnements comptaient autant que ceux des autres ce qui m’a valorisé et même empouvoiré. Reboot a transformé ma manière de travailler, surtout dans des contextes pédagogiques. J’accorde plus d’importance et de soin : à la façon dont je me présente, de poser un cadre clair dans un groupe, à la question de comment commencer une « intervention/atelier », de déconstruire mes automatismes de « sachante », de proposer des rituels de célébration pour amener du plaisir dans nos pratiques.

Laura

J’aime transmettre pour être dans l’échange, apprendre autant sur moi même que sur l’autre, développer des relations transculturelles et transversales, et toujours questionner la posture, vite hiérarchique, que sous-entend le fait d’enseigner, d’être la personne « sachante ». Je me sens extrêmement chanceuse de faire partie de ce projet qui m’a beaucoup touché émotionnellement et intimement (en tant qu’ancienne élève, en tant qu’artiste et pédagogue, créatrice, porteuse de projet, et co-directrice de festival).

Reboot m’a donné envie de monter en compétences et en confiance, d'assumer plus mes postures. La question de la posture m’a beaucoup travaillée : venir en tant qu’observatrices mais faire aussi des interventions, sans trop savoir comment se présenter, comment on a été présentées en amont. Des rencontres et des expérimentations qui poussent à se demander comment elles sont perçues par celles qui les reçoivent. J’ai peu à peu trouvé des réponses à ces questions surtout, dans les temps informels, quand on venait me demander « c’est quoi Reboot ? ».

D’autres questions sont apparues : Comment créer un contexte favorable à l’élaboration d’un groupe ? Quel cadre poser et comment ce cadre peut évoluer en amont/pendant/après ? Comment faire face au réel manque de connaissances des personnes rencontrées sur leurs droits, les cadres légaux, notamment autour des violences sexuelles et sexistes ? Comment transmettre des outils de manière claire et bienveillante ? Que laisser aux participant.es après notre départ ? Quel lien garder dans l’après, surtout après avoir traversé une situation complexe, difficile, ou avoir soulevé des sujets sensibles ? Peu à peu, nous avons collectivement cerné les contours de ce projet tentaculaire et pu apporter des réponses de plus en plus claires.

Reboot ouvre des espaces de discussion sur des sujets qu’on avait oubliés, déplie des questions, donne des espaces de parole libre et ouvre des possibles pour repenser / penser les espaces de transmission. Reboot permet de questionner nos postures d’autorité. Reboot mobilise différents regards pour ne pas rester en vase clos. Des regards sur des regards sur des regards… Reboot croise les pratiques pour inventer une grande boîte à outils évolutive et entrer en pédagogie non oppressive. Reboot valorise et légitime les compétences de chacune. Reboot crée des espaces de collaboration et non de compétition. Reboot pose l’exigence de toujours nourrir les actions, de porter une conscience sur ce que l’on fait, ce qu’on l’on porte, ce que l’on propose. Reboot permet de légitimer des sensations, des intuitions qui ne sont pas toujours assumées. Reboot permet d’être dans une grande porosité avec le présent et le vivant.

Sarah

Reboot, ce n’est pas un moment précis, mais une constellation de fragments. Des graines semées au fil des échanges, des intuitions partagées, des conversations, des témoignages. Ce sont des rencontres, aussi — avec des artistes, pédagogues, militant·e·s, chercheur·euse·s — qui portaient déjà une critique engagée de nos manières de transmettre. Il y a eu des tentatives, certaines inspirantes, la plupart fructueuses. Il y a eu aussi des cassages de gueule, des inconforts, des tensions, des incompréhensions, des moments de rupture. Beaucoup de discussions essentielles, incarnées, sensibles qui ont ouvert des failles. Des élans collectifs, des effervescences, des évidences. Et encore et toujours plus de questions…

Reboot est un miroir. Il me permet de déconstruire mes modèles d’enseignement, de remettre en cause des évidences. Je revisite chaque moment pédagogique que j’ai traversé, chaque élève que j’ai accompagné, repasse les instants de transmission : ceux où je pensais avoir réussi, ceux où je pensais avoir échoué. Ce travail d’introspection me confronte à ma posture : qu’est-ce que j’incarne, en tant que pédagogue ? Qu’est-ce que je transmets, au-delà du cirque ?

Il ne s’agit pas seulement de gestes techniques ou d’esthétiques, mais d’une vision du monde, d’une manière de relationner, d’un rapport au pouvoir, à l’autre, au corps, à mon propre corps. Ce corps lesbien et non binaire que j’avais appris à détester, mais que j’habite aujourd’hui comme un vecteur, une représentation possible, une figure qui peut nourrir les imaginaires et ouvrir des brèches dans les espaces d’apprentissage.

Reboot m’encourage à réfléchir à la manière dont mon identité influence ma pédagogie. Ma présence, mon vécu apportent une certaine perspective. J’apprends à valoriser cette singularité, à l’intégrer consciemment dans mon enseignement, et à créer un environnement où la diversité est reconnue comme une force. Reboot renforce mon authenticité en tant qu’enseignante et ouvre des espaces de dialogue et de compréhension mutuelle. Reboot c’est aussi sortir de l’entre soi limitant et potentiellement pernicieux. C’est un engagement dans une dynamique collective, auprès d’allié·e·s qui enrichissent les perspectives, favorisent l’entraide, offrent des ressources précieuses.

Reboot m’apprend à assumer que transmettre, c’est aussi un acte militant. Une responsabilité politique, une manière d’agir sur le monde. Une révolution des transmissions, qui révolutionnent les esthétiques, qui changent le monde.

Ophélie

À la première invitation de l’équipe Reboot, je suis bien sûr très intéressée par le projet – ses enjeux, ses objectifs, etc. – mais demeure dubitative quant à ma propre participation. Moi, experte ? Non, je ne pense pas ; j’essaie de faire quelques pas en avant dans ma manière de penser et d’agir les enseignements, et rejoins les aspirations transformatrices et émancipatrices du projet. Et le cirque ? Loin de mon « milieu naturel » d’évolution … Je ne vois pas comment je pourrais apporter ma petite pierre à ce bel édifice Reboot. Bref, c’est le cœur serré d’appréhensions que je regarde le paysage défiler derrière les vitres du Lyria. Lorsque, quelques heures plus tard, j’ouvre la porte du théâtre de Sierre, je découvre une assemblée de femmes chaleureuses réunies autour d’une table. Des sourires, des accolades, une énergie vibrante et douce m’entoure. Le temps de franchir les quelques mètres pour les rejoindre, j’ai su que j’étais à ma place, et que tout allait bien se passer.

Depuis quelques années déjà, j’essaie dans mes cours de redonner une place aux corps et aux émotions, souvent mis de côtés sinon oubliés dans nos enseignements artistiques (et en particulier dans ceux théoriques), à travers une approche de mobilisation des connaissances passant par les récits et expériences personnels (réels ou fictifs) et l’expérimentation d’approches somatiques. La participation à Reboot m’a permis de découvrir un formidable espace d’expérimentation et de partage d’expériences, de méthodes, et d’outils pédagogiques. On se rencontre, on échange, on partage, on teste à plusieurs.
Nous partageons et expérimentons, chacune et collectivement, une approche féministe de la transmission ; en empruntant à nos vécus, nos ressentis, nos expériences personnelles, nos relations interpersonnelles, pour co-construire des connaissances, en cherchant à concevoir des espaces inclusifs et bienveillants. Nous avons en commun de réfléchir à comment nos émotions, nos attentions (à l’autre, aux autres, à nous-mêmes), l’empathie, sont des moteurs de transmission, et, au-delà, des moteurs de création (et oui, oui : les pratiques bienveillantes révolutionnent les esthétiques).

Aussi, nous avons souvent l’occasion d’évoquer dans les contextes féministes la question de la vulnérabilité des pédagogues. Au-delà d’une discussion théorique sur ces enjeux, Reboot offre à celleux qui montent dans l’aventure un espace de ressources, mais aussi un espace de soutien, d’appui, d’alliances, lorsque le déroulé de la vie rend difficile de tenir à la verticale.

Reboot, c’est aussi un espace de soutien, une respiration bienvenue face à la violence de nos institutions (interpersonnelle, administrative, gestionnaire, financière, statutaire, verbale, etc.), susceptible de nous redonner le courage, la force pour revenir, plus fortes, dans nos contextes, et, encore et encore (et encore), de travailler à transformer nos contextes malades (de violence, de sexisme, de misogynie, de racisme, etc.) et qui nous malmènent. J’ai bien l’impression que nous co-construisons dans Reboot un « brave space, c’est-à-dire un lieu où nous nous écoutons avec courage » Sophie Orlando.

Mon voyage Reboot me questionne sans cesse, me nourrit, me (re)charge, me transforme, dans mon parcours personnel de pédagogue, d’artiste et de chercheuse. J’y vis des espace-temps emplis d’énergies positives, lesquels nous permettent de travailler collectivement à créer de meilleures versions du monde de la pédagogie, plus douces, bienveillantes, attentives, inclusives.

Agathe

J’ai souvent vécu Reboot comme un long voyage. Les voyages au sein de Reboot ont certes été longs et j’ai souvent traversé des paysages, mais ce temps réel comme ressenti a aussi été le temps nécessaire pour laisser se déposer ce que nous avons pris le temps de faire ensemble. J’ai très tôt eu l'intuition qu’une sédimentation advenait, que quelque chose se passait. Dans Reboot, je me suis sentie, je nous ai senties accueillies. Accueillies avec nos errances, nos rapports diverses à la transmission ou, comme dirait Tim Ingold, au partage, avec notre fatigue - du voyage, de l’année, du reste - nos points d’interrogations, nos désirs, nos peurs de ne pas trop savoir, nos rôles qui n’en sont pas vraiment.

Je ne suis jamais venue dans Reboot pour « donner » un atelier, je ne suis pas venue « faire » une conférence, je ne suis pas venue faire la « dramaturge », encore moins « l’interprète », je ne suis venue ni faire «l’autrice » ni « l’artiste », ni la « chercheuse » ni la «pédagogue» et ce sont pourtant les « métiers » pour lesquels on me rémunère habituellement. Je suis venue faire un autre travail pour lequel l’incertitude et l’indéfinition sont les compétences premières. J’ai l’impression d’avoir remis au centre du jeu un bon tas de [mes] savoir-faire et d’avoir simplement dit : « c’est là, je ne sais pas trop quoi en faire mais je pense que, collectivement, on doit pouvoir en faire quelque chose, ou autre chose. » J’ai senti que je pouvais faire ça et c’est gigantesque comme sensation.

J’ai senti que nous étions d’accord pour une douce révolution, d’accord pour dégager les autoritarismes, les injonctions, les dominations, d’accord pour dire qu’on ne savait pas mais qu’on pouvait faire. Pendant trois ans, Reboot a lentement infusé toutes mes pratiques : mes relations aux personnes que j'accompagne pas ma pédagogie, mes envies de cours, d’atelier, des expérimentations pédagogiques plus ou moins réussies, mes projets artistiques. Reboot m’a appris sur mes limites, sur ce que je ne pouvais plus tolérer, sur les cadres que je voulais poser. Reboot m’a fait prendre conscience de ce que j’avais déjà fait et de ce je pourrais explorer. Reboot m’a fait formuler et agir des endroits qui étaient là mais jamais légitimés (sur la pédagogie, sur des rôles croisés en tant que chercheuse, artiste et pédagogue).

Je me suis sentie déplacée, bouleversée parfois, mais surtout rebootée dans mes manières de faire ce que je connais le mieux. Avec d’autres, en regardant les autres, dans d’autres espaces réels comme sensoriels. Reboot est une microscopique révolution à chaque fois que l'on s'y retrouve. Reboot ne fait pas « événement » ; mais Reboot est là – « on est là et on ne bougera pas ». J’y ai appris beaucoup de choses sans m'en rendre compte. Mais ce n’est pas miraculeux : nous avons bâti ensemble l’espace pour que cela soit possible. Reboot, a permis de ne pas dire tout, tout de suite de suite et de se laisser flotter car les fondations étaient bien là.

Bien sûr, il y a eu des moments de doute, de grande fatigue, de ras-le-bol. De ces moments intenses où la douceur n’a plus de prise. Ils arrivent. Ensemble, j’ai l'impression que nous les avons pris. Dans Reboot, j’ai eu le droit au vertige. Le matelas de réception a une telle épaisseur qu’il est fort probable que le choc soit bien amorti. Pouvoir se laisser tomber, c’est une chance. C’est rare, finalement. Ça demande du temps, de l'écoute et des gens. Des gens bien. Des gens qui ont envie de faire un peu autrement. Des gens qui n’ont pas décidé que c'était toujours ainsi.

Yaëlle

J'enseigne depuis une quinzaine d'années en école supérieure dédiée aux arts du cirque, c'est-à-dire que j'accompagne des étudiant·es, pendant trois ans, dans une relation quasi exclusive, sur le perfectionnement technique de leur spécialité circassienne. Je m'autorise à remettre en question ce qui m'a été inculqué en modifiant les objectifs de la collaboration, qui sont désormais moins concentrés sur l'acquisition d'un niveau technique que sur le soin apporté aux besoins et désirs des personnes que j'accompagne. J'apprends à partager mes doutes, nommer mes maladresses et mes erreurs, sortir d'une posture de sachante qui m'isole de mes pairs. Je multiplie les supports pédagogiques, je les fais évoluer, je les teste et m'implique dans un dialogue constructif autour d'objectifs communs avec les étudiant·es. Aujourd'hui, une étudiante m'a demandé d'être plus autoritaire. Je lui ai demandé ce que signifiait sa demande ? Nous avons dialogué, et j'ai accepté de modifier ma posture en étant beaucoup plus directive et exigeante. Demain, ce sera différent, rien n'est jamais acquis. La posture du prof qui tient la longe est une posture de pouvoir : après nous être mis·e d'accord sur les objectifs acrobatiques du temps passé à la longe, j'ai proposé aux étudiant·es longé·es d'annoncer elleux les figures, et d'en faire l'évaluation que je complète si nécessaire. Les parades nécessitent des touchers très différents. Quand l’étudiant·e a besoin d'être rassuré·e, je lui propose de l’accompagner dans le mouvement de manière plus globale, si iel a davantage envie de se lancer et je lui soumets un toucher plus structurel, plus léger. La pratique de la contorsion demande beaucoup de proximité et des contacts répétés. Je travaille avec de nouveaux outils: ballons, briques en mousse, élastiques, mon rapport à l'enseignement de cette technique est transformé, je me donne comme défi de le faire évoluer dans les années qui arrivent.